CULTURE JAZZ, 22nd August 2025 (Piano Solo Concert Review)
88 touches, deux mains et un solo
En ce 22 août où naquirent bien des personnes dont j’apprécie les œuvres, notamment John Lee Hooker (1917-2001), Jazz Campus me proposait d’écouter Francesca Han. Coréenne installée en Provence après avoir vécu à New York et Tokyo, elle est à ce jour peu connue dans nos contrées. L’insatiable curiosité du patron du festival a permis à ses spectateurs de la découvrir. Quant à moi, l’ayant vue et écoutée une paire d’années auparavant en duo avec Ralph Alessi, je n’ignorais pas que le plaisir auditif serait présent. Artiste à l’univers singulier, elle joua ses compositions mais également des reprises de François Tusques, Martial Solal (le thème d’À bout de souffle de Godard) et Monk avant d’achever le second rappel avec un Body and soul (Johnny Green, 1930) des familles bien réharmonisé. Qu’elle caressa avec douceur les touches ou qu’elle enflamma le clavier dans son ensemble, elle donna à ouïr un langage musical personnel au caractère fort sans omettre des intuitions fines et sensibles nécessaires à la création de structures complexes demeurant cependant lisibles, ce qui en soi est un art difficile. Moi qui aime tant le son des marteaux sur les cordes et les résonances induites, je fus comblé par la dramaturgie proposée et je ne fus pas le seul puisque l’auditoire eut quelque peine à la laisser partir. C’est aussi la raison pour laquelle je m’éclipsai lors du second concert que je ne chroniquerai donc pas, faute d’éléments tangibles. C’est ainsi. Ne me jetez pas la pierre, ni le Paul, ni le Luc et pas le Thomas non plus, bandes d’apôtres jazzophiles !
Texte & Photo : Yves Dorison
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